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Photo du rédacteurFranck

Comment les oiseaux littoraux gèrent les tempêtes



De la Bernache cravant qui pèse parfois plus de 1,5 kg au Pluvier grand-gravelot de 70 grammes, la tempête est un facteur de stress important pour les oiseaux qui choisissent de faire une halte migratoire, ou pour ceux qui décident d'hiverner sur nos côtes.

On imagine mal ces petites boules de plumes dans des vents de 120 km/h avec des grains violents, voire de la grêle, des embruns et des vagues qui viennent les pousser dans la partie haute de l'estran !


Pourtant, ils ne sont pas si fragiles que ça et même, ils peuvent dormir sur une patte ! Pour cela, ils suivent des protocoles bien rodés, pour faire face aux éléments extrêmes du climat. Bien sûr, tous ne survivent pas, mais la majorité s'en sort et c'est déjà une bonne chose.



Avant la tempête

Leur salut, comme pour nous, ils le doivent à leurs impressions, ils peuvent prévoir les tempêtes, mais eux n'ont pas Météo-France accompagné d'une flopée de fichiers satellites ! Pour cela, ils interprètent les signaux avant-coureurs des dépressions. Les oiseaux ont une certaine sensibilité aux infrasons ou infrabasses, qui permet de sentir une forme de vibration en amont de la tempête. Ils peuvent aussi ressentir la variation de la pression atmosphérique tant en écart qu'en termes de rapidité de variation. La variation de la luminosité est sûrement aussi un facteur à prendre en compte plus il fait sombre plus la couche nuageuse devient épaisse. Les chutes de température brutales peuvent aussi les préparer à l'action.



Une fois le constat fait, deux solutions s'offrent à eux.

La première est de quitter la zone pour migrer ou continuer la migration plus vers le sud et des zones moins chahutées. Ils sont capables de faire plus de 500 km/jour pour certain, comme la Sterne arctique, oiseau le plus sportif de la planète. Cela permet de fuir la dépression et d'arriver sur la zone d'hivernage si toutefois une réserve de graisse a été constituée en amont, sinon cela peut devenir fatal.


La deuxième solution est de faire front ! Pour cela, il faut aussi bien se nourrir en amont pour stocker un maximum de graisse afin de réguler sa température corporelle et faire face au manque de nourriture, mais aussi pour tout ce qui est mobilité, car avec 100km/h de vent tout demande plus d’énergie. Chaque petit moment de calme ou d'accalmie sera consacré à la recherche de nourriture et à l'agencement du plumage qui favorise le ruissellement de l'eau. Les difficultés viennent souvent par là, un individu affaibli ou blessé ne s’occupera plus de son plumage et l'eau va s’insinuer sous les plumes jusqu'à le refroidir dangereusement, il ne sera alors, plus capable de lutter contre les éléments.



Les plus dégourdis trouveront un amas de pierres ou une frange littorale sous le vent pour ce protégé des rafales les plus puissantes de la tempête, d'autres rentreront plus profondément dans les vasières intérieurs et estuaire de rivières.

Bien sûr, pendant ces épisodes, les oiseaux sont plus fragilisés et le moindre dérangement nécessite une dépense énergétique qui à terme peut être fatale, donc il faut faire en sorte qu'il soit le moins dérangé possible lors des épisodes tempétueux.







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